Depuis 1997, l’amiante a été classé dans les substances toxiques et totalement interdit. Depuis, les chantiers de désamiantage se sont succédés, mais la tâche est loin d’être terminée. Le traitement des lieux infectés nécessite un confinement, afin que l’évacuation de l’amiante ne risque pas de polluer l’atmosphère et affecter les riverains entourant le chantier.
Le confinement des chantiers de désamiantage
Les lieux nécessitant un désamiantage sont nombreux et de configurations très diverses, ce qui inclut des bâtiments de très grande taille. Le danger de l’amiante réside dans la libération dans l’atmosphère de ses fibres constituées de filaments très fins et très fragiles. Lorsqu’elles sont inhalées, elles se déposent dans les poumons et provoquent des maladies, dont de graves cancers.
Les effets de l’amiante s’avèrent particulièrement insidieux, car ils peuvent se manifester jusqu’à 30 ou 40 ans après l’exposition de la personne.
Les personnes travaillant sur les chantiers de désamiantage sont soumises à des normes sécuritaires drastiques. Pour ne pas risquer de contamination extérieure, les parties traitées sont isolées. Le confinement le plus utilisé est effectué avec la méthode du shrinking. Elle consiste à « emballer » un bâtiment (ou une partie seulement) dans du film thermo-rétractable. Au contact de la chaleur d’un pistolet chauffant, le film se rigidifie et forme une coque protectrice et étanche. Des ouvertures hermétiques sont aménagées pour permettre l’accès des ouvriers.
Les chantiers de désamiantage en France
Toutes les variétés d’amiante étant classées comme substances cancérogènes, le nombre de chantiers demeure colossal.
La Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (Dares) étudie les chantiers de désamiantage en France. Au cours de l’année 2015 par exemple, 25 000 chantiers ont été initiés.
Ils concernent majoritairement des immeubles bâtis, dont de nombreux édifices de haute stature. On y trouve du logement collectif, comme de l’industrie. D’autre part, le secteur des transports est particulièrement affecté.
Sur l’ensemble des chantiers, 20 % seront suivis par une démolition du bâtiment.
La nature des chantiers de désamiantage
L’amiante-ciment constitue le premier matériau concerné par les travaux de désamiantage. Il se trouve impliqué dans 80 % des chantiers. Il est suivi par les peintures, flocages et plâtres. Viennent enfin les enrobés routiers amiantés.
Les transports au premier rang des grands chantiers de désamiantage
Les grandes infrastructures de transport sont très concernées par les chantiers de désamiantage. Gares, trains et navires représentent des chantiers colossaux qui nécessitent des équipements hors normes.
En France, la majorité des bâtiments, trains, gares et stations de métro furent construits dans les années 1960 à 1980, à une époque où l’amiante jouissait d’une excellente réputation. Depuis 1997, les travaux avancent, mais ils sont loin d’être terminés.
Certains événements ont donné naissance à des chantiers spectaculaires. En 2018 par exemple, le désamiantage de la station Saint-Michel-Notre-Dame du RER C, à Paris, devint urgent après une crue de la Seine. Celle-ci avait provoqué un décollement partiel du revêtement amianté de la voûte datant des années 1970. Le chantier portait sur une surface totale de plus 4 000 m² nécessitant le désamiantage, le déplombage et la remise en conformité coupe-feu de la voûte, ainsi que la rénovation complète de la gare.
Côté SNCF, le désamiantage concerne des centaines de wagons de train Corail. Une dizaine d’années est prévue pour dépolluer 1 300 voitures dans le centre de démantèlement et recyclage ferroviaire de Chalindrey, en Haute-Marne.
Enfin, la palme des chantiers les plus spectaculaires revient au désamiantage des navires, notamment les porte-conteneurs. Ils se déroulent dans un bassin de carénage, en mer ou à quai.